Les Caractères, La Bruyère : fiche de lecture

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Voici un résumé et une analyse des livres V à X des Caractères (1688) de Jean de la Bruyère , au programme du bac de français avec le parcours « La comédie sociale » .

La Bruyère présente ses Caractères comme la simple continuation des Caractères de Théophraste , auteur grec du IVème siècle avant Jésus-Christ. Mais La Bruyère enrichit et dépasse le texte source pour élaborer un véritable chef-d’œuvre.

Comme le souligne le sous-titre « Les Mœurs de ce siècle », ses remarques dressent un tableau des mœurs et des hommes du XVIIème siècle , mais elles tendent aussi à l’ universalité et à l’ intemporalité car derrière chaque portrait se cache la peinture d’un type humain .

Les caractères est une œuvre qui s’inscrit dans le courant du classicisme .

Lectures linéaires sur Les Caractères de La bruyère :

  • Gnathon, Les Caractères : analyse (XI, 121)
  • Giton, Les Caractères : analyse (VI, 83)
  • Phédon, Les Caractères : analyse (VI, 83)
  • Arrias, Les Caractères : analyse (V, 9)
  • Remarque 74, « De la cour » : analyse (VIII, 74)
  • Théophile, Les Caractères : analyse (IX, 15)
  • Pamphile, Les Caractères : analyse (IX, 50)

Pour les séries techno :

  • Fiche de lecture du livre XI des Caractères

Dissertation sur Les Caractères :

  • En quoi, dans les livres V à X des Caractères, l’art de la mise en scène sert-il le projet du moraliste ?

Analyse en vidéo :

Qui est Jean de La Bruyère ?

Né en 1645, Jean de La Bruyère est un écrivain du XVIIème siècle , auteur d’une œuvre unique, Les Caractères , qui connaît un succès retentissant dès sa publication en 1688 et connaît plusieurs éditions augmentées jusqu’en 1696.

Moraliste du Grand siècle qui peint l’âme humaine, il s’inscrit dans le sillage de Montaigne, Pascal et La Rochefoucauld.

Dans la célèbre querelle des Anciens et des Modernes, il prend parti pour les Anciens dont il prône l’imitation.

Comment résumer les livres V à X des Caractères ?

Dans De la société et de la conversation (livre V) , La Bruyère évoque l’art d’être en société . Il dresse le portrait de personnages contraires aux valeurs de civilité, de politesse et d’honnêteté.

Dans Des biens de fortune (livre VI), le moraliste met l’accent sur le rôle de l’argent qui déstabilise l’ordre social et crée des différences de fortune ne reposant pas sur le mérite .

Dans De la ville (livre VII) , il dépeint la ville comme un théâtre où tout est caché, masqué. Les hommes sont rattachés les uns aux autres par le «  regard  », instrument de comparaison, de malveillance et de moquerie.

Dans De la Cour (VIII) , La Bruyère présente le tableau satirique de la cour de Louis XIV.  Il s’agit d’une société superficielle , soumise au culte des apparences. Il décrit un monde impitoyable où les destinées sont soumises aux lois du hasard et où le destin d’un favori peut être brisé soudainement. 

Dans Des Grands (IX) , le moraliste dresse le portrait des hommes de la haute noblesse , orgueilleux, vaniteux, imprévisibles et corrompus. L’auteur oppose le rang social et le mérite.

Dans Du Souverain ou de la République (livre X) , il critique la guerre et adresse des conseils aux dirigeants et au roi.

Quels sont les thèmes importants dans les livres V à X des Caractères de La Bruyère ?

L’honnête homme.

Dans Les Caractères , La Bruyère fait le portrait de l’honnête homme (idéal de l’homme au XVIIème siècle) : un homme mesuré, convenable, cultivé, qui n’essaie pas de paraître pour ce qu’il n’est pas.

Ainsi, les portraits satiriques sont à lire comme des contre-modèles de l’honnête homme .

Par exemple, Théodecte (V, 12) est trop théâtral. Il veut être le centre de tout et a des gestes et des tons de voix excessifs, qui manquent de discrétion. Narcisse (VII,12) ne se soucie que de lui-même.

L’honnête homme, au contraire, se caractérise par sa modestie , sa mesure et sa maîtrise des relations sociales et de la conversation (livre V, « De la société et de la conversation »).

Le théâtre du monde

La Bruyère représente le monde comme un théâtre , thème traditionnel dans la littérature moraliste du XVIIème siècle.

Le monde est théâtral car chacun met en scène sa richesse et sa fortune, dans une société régie par l’artifice et la superficialité .

Ainsi, le regard est omniprésent dans Les Caractères . Tout est spectacle et destiné à être vu  : «  L’on se donne à Paris (…) pour se regarder au visage et se désapprouver les uns les autres  » (VII, remarque 1). La Bruyère décrit même un «  spectateur de profession  » (VII, remarque 13) qui passe sa vie à fréquenter la Cour et la ville pour voir et être vu.

Sur cette scène, chaque courtisan est un acteur «  maître de son geste, de ses yeux et de son visage  » (VIII, remarque 2).

Cette comédie sociale est néfaste car l’art de la dissimulation détruit le « naturel », très important au XVIIème siècle.

La Cour et la ville

Dans le livre VIII, La Bruyère s’intéresse particulièrement à deux espaces qui amoindrissent les vertus de l’homme et font ressortir ses vices : la Cour et la ville.

Pour La Bruyère, ce sont les lieux du changement perpétuel . Rien n’y est stable, tout y est en mouvement, ce qui ne peut que déplaire au moraliste qui souhaite l’équilibre, la raison, et la perpétuation de la tradition.

Le champ lexical de l’agitation caractérise par exemple le portrait de Cimon et Clitandre qui «  portent au vent, attelés tous deux au char de la fortune, et tous deux fort éloignés de s’y voir assis  ». (VIII, remarque 9)

La Cour et la ville sont également dominées par la figure de la Roue de Fortune qui fait et défait les destins à l’aveugle.

Celui qui vient d’être placé à un nouveau poste en sera rapidement déchu (VIII, remarque 32).

Dans ces espaces, les hommes sont en esclavage  : «  Qui est plus esclave qu’un courtisan assidu, si ce n’est un courtisan plus assidu  » (VIII, remarque 69)

Dans le livre VI « Des biens de Fortune », La Bruyère dénonce la supériorité de l’argent sur la vertu .

En effet, l’argent perturbe l’ordre social censé être régi par le mérite aristocratique.

Ainsi, Giton représente l’allégorie des fortunés se donnant tous les droits sur les autres en raison de sa richesse (VI, remarque 83). Celle-ci ne semble pourtant pas le fruit d’un travail abondant : « « il dort le jour, il dort la nuit » !

L’argent est devenu un instrument de décadence . Dans une société où l’argent est le fondement de l’individu, celui qui n’en possède pas est exclu, comme Phédon que la pauvreté rend inapte à toute interaction sociale (VI, remarque 83). 

L’art de gouverner

Dans le livre X « Du Souverain ou de la République », La Bruyère réfléchit au meilleur gouvernement possible. 

Il critique la tyrannie, «  manière la plus horrible et la plus grossière de se maintenir  » (X, 2) ainsi que la guerre et le désir de conquête de certains princes (X, remarques 9 et 10).

Le roi doit être le «  Père du peuple  » (X, remarque 27) et assurer la paix et la tranquillité publique au lieu de poursuivre sa gloire personnelle (X, remarque 24).

Dans la remarque 29, La Bruyère représente même le Roi comme un berger qui conduit son peuple avec justice, fermeté mais surtout sobriété et humilité. Le prince idéal doit avoir «  une parfaite égalité d’humeur  », «  le cœur ouvert et sincère  » (X, 35), le sens de la mesure, le souci de tous et de chacun. On reconnaît aisément dans cette remarque la transposition de l’idéal de l’honnête homme en politique.

Le Roi doit aussi savoir s’entourer. Quand il sélectionne ses ministres , c’est en songeant à ceux qu’aurait choisis son peuple (X, remarque 23) : «  C’est un extrême bonheur pour les peuples quand le Prince admet dans sa confiance et choisit pour le ministère ceux qu’ils auraient voulu lui donner s’ils avaient été les maîtres  ».

Quelles sont les caractéristiques de l’écriture de La Bruyère ?

Dans les Caractères, La Bruyère veut étudier l’homme et l’âme humaine.

Pour cela, il adopte une écriture prenant la forme de maximes souvent brèves, faisant penser aux Maximes de La Rochefoucauld (1665) , un autre célèbre moraliste du XVIIème siècle.

Les maximes correspondent à une affirmation à valeur universelle , au présent de vérité générale : «  Un caractère bien fade est celui de n’en avoir aucun » (V, remarque 1). C’est une écriture qui vise la clarté mais aussi l’ abstraction comme le montre l’important vocabulaire philosophique.

Mais Les Caractères relèvent avant tout d’une écriture satirique .

La Bruyère a souvent recours au portrait en action qui lui permet de brosser rapidement une caricature .

La juxtaposition de propositions et les énumérations créent un effet cumulatif qui montre la démesure et l’impolitesse choquante des personnages décrits («  il rit, il crie, il éclate  » ou «  il mange, il boit, il conte, il plaisante  » dans le portrait de Théodecte, livre V, remarque 12). 

Que signifie le parcours « La comédie sociale » ?

Dans Les Caractères , La Bruyère dénonce la comédie sociale :  sur le théâtre du monde, chacun essaie de paraître pour ce qu’il n’est pas . Les hommes vivent dans l’hypocrisie permanente et s’éloignent de l’idéal de l’honnête homme.

Le monde est un théâtre

La Bruyère invite le lecteur à être le spectateur amusé d’une comédie sociale.

Cette comédie a une scène   : la Cour et la ville . Ce sont les lieux de la superficialité et de l’artifice.

Quand Arfure, dont le mari s’est enrichi, arrive à l’église, c’est dans «  un char  » et en portant une robe à «  lourde queue  », comme dans une scène de spectacle baroque. (VI, remarque 16)

Cette comédie possède également ses acteurs , les courtisans , «  vrais personnages de comédie  » (IX, 50) qui maîtrisent leur rôle à la perfection.

Le champ lexical du regard, omniprésent dans Les Caractères, suggère que les hommes sont tous respectivement acteurs et spectateurs de leur propre vie.

Une écriture théâtrale

Pour mieux dénoncer la comédie sociale, l’ écriture de La Bruyère se fait volontiers théâtrale .

C’est ainsi que certaines remarques adoptent la forme de dialogues , comme dans le portrait d’Acis : «  Que dites-vous ? Comment ? Je n’y suis pas ; vous plairait-il de recommencer ? J’y suis encore moins. Je devine enfin : vous voulez, Acis, me dire qu’il fait froid  ». (V, remarque 7)

D’autres portraits s’apparentent à de véritables saynètes de comédie , tel celui d’Arrias qui se termine par un coup de théâtre : Arrias énonce des erreurs qu’il affirme avoir apprises de Séthon alors que Séthon se trouve justement en face de lui ! (V, remarque 9)

La satire sociale

Derrière la comédie sociale, se cache néanmoins la satire sociale .

L’hypocrisie, la rivalité, la jalousie pointent sous l’artifice et la superficialité.

«  L’air de Cour est contagieux  » écrit La bruyère dans la remarque 14 du livre VIII. Cette métaphore de la maladie suggère que ce théâtre du monde, amusant à regarder, n’en reste pas moins un espace de corruption et de déchéance .

Tu étudies Les Caractères de La Bruyère ? Regarde aussi :

  • Les Fables, La Fontaine
  • Lettres persanes, Montesquieu
  • Les liaisons dangereuses, Laclos
  • Les Fausses confidences, Marivaux
  • L’île des esclaves, Marivaux
  • Tartuffe, Molière

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Amélie Vioux

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8 commentaires

Bonjour madame, il me faudrait de l’aide pour faire une fiche de commentaire linéaire pour les maximes 63 64 65 66 des caractères de la bruyère du chapitre de la cour merci bonne journée

Bonsoir, Madame. Je dois faire une dissertation dont le sujet est  » Les personnages des Caractères sont tous négatifs et irréalistes ». Comptant seulement les personnages des chapitres VI, VIII et X, avec 2 grandes parties et 3 sous-parties de chaque. Pourriez-vous m’aider s’il vous plaît ?

Bonjour je voulais savoir, y a-t-il une deuxième remarque en rapport avec « l’agitation » dans le chapitre 11 ? Merci

Bonjour, Je dois faire une rédaction sur le sujet » Dans quelles mesures peut-on considérer que La Bruyère est un moraliste pessimiste » et j’ ai du mal à trouver deux parties autres que de départager les livres 5,6,7, et 8,9,10. Auriez-vous une proposition? Merci

Bonjour, l’écrit du bac de français est dans 3 jours et je voulais savoir si les thématiques que vous présentez pour les Caractères sont suffisantes pour la dissertation. Ou est ce que je dois chercher et apprendre d’autres thématiques pour réussir la dissertation si jamais elle tombe sur la littérature d’idée ? Merci d’avance.

Bonsoir Madame, J’ai le texte Spectateur de profession de La Bruyère à l’oral du bac de Français. Je suis embarrassée avec ce texte, pourriez vous m’aider ?

Bonjour Madame, je rencontre beaucoup de difficulté en français, auriez vous des méthodologies pour y réussir pour le Bac. Je suis actuellement en 1ère. S’il vous plaît.

Merci pour votre compréhension.

Bonjour Jenny, Pour reprendre la méthodologie pas à pas, je te conseille de te procurer mon livre « Réussis ton bac de français » et de t’inscrire pour recevoir mes 10 vidéos gratuites. Elles vont te permettre de consolider tes bases.

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La Bruyère : Les Caractères (1688)

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Les Caractères (1688)

– Jean de La Bruyère –

Présentation

Une œuvre composite et fragmentée, morale, philosophie et urbanité, influence et jugements, la bruyère vs théophraste, extrait : « de la cour » des caractères, citations choisies des caractères.

Portrait de Jean de La Bruyère attribué à Nicolas de Largillierre (musée des beaux-arts de Quimper).

→ À lire aussi : La littérature française du XVIIe siècle : l’âge baroque et l’âge classique . – Le Classicisme (XVIIe siècle) . –  Histoire de la France : L’Ancien Régime .

L es Caractères est recueil de portraits et de maximes de Jean de La Bruyère , publié en 1688 sous le titre complet Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle . La Bruyère a travaillé pendant 17 ans avant de publier ce recueil de 420 remarques, sous forme de maximes , de réflexions et de portraits, présenté comme une simple continuation des Caractères du philosophe grec Théophraste ( lire la note ), qu’il traduit en tête de l’ouvrage. L’auteur aurait commencé la rédaction de cet ouvrage dès 1670, et il est mort en 1696 après l’avoir revu et corrigé pour une neuvième et dernière édition, posthume celle-là. Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle sont ainsi passés de 420 remarques en 1688 à 1120  remarques en 1694. C’est donc l’œuvre de toute une vie, en même temps que la seule œuvre que La Bruyère ait publiée.

→ À lire : Maxime, sentence, axiome, apophtegme, aphorisme .

L es Caractères se compose de deux grandes parties : la première est une simple traduction par La Bruyère des Caractères de Théophraste tandis que la seconde rassemble ses propres « caractères » imités du modèle antique. Cette seconde partie compte 1200 éléments ( maximes , réflexions, portraits…) qui prennent place dans 16 chapitres :

  • Des Ouvrages de l’Esprit – 69 éléments
  • Du Mérite Personnel – 44 éléments
  • Des Femmes – 81 éléments
  • Du Cœur – 85 éléments
  • De la Société et de la Conversation – 83 éléments
  • Des Biens de Fortune – 83 éléments
  • De la Ville – 22 éléments
  • De la Cour – 101 éléments
  • Des Grands – 56 éléments
  • Du souverain ou de la République – 35 éléments
  • De l’Homme – 158 éléments
  • Des Jugements – 119 éléments
  • De la Mode – 31 éléments
  • De Quelques Usages – 73 éléments
  • De la Chaire – 30 éléments
  • Des Esprits Forts – 50 éléments

Il s’agit pour La Bruyère de brosser un tableau significatif des travers de son temps, sous divers aspects qui sont traités comme autant de chapitres, et de dresser comme le dit Roland Barthes « une sorte de cosmogonie de la société classique ». Il use pour cela d’une série de maximes tantôt très brèves (« L’esclave n’a qu’un maître ; l’ambitieux en a autant qu’il y a de gens utiles à sa fortune », « De la Cour », 70), tantôt plus développées, notamment dans le chapitre « De la mode ».

L’ auteur apparaît à la fois comme un moraliste, dont le but affiché est de rendre les hommes sages, et comme un philosophe qui « consume sa vie à observer les hommes, et [qui] use ses esprits à en démêler les vices et le ridicule » (« Des ouvrages de l’esprit », 34). Il cherche en effet à faire voir ce qui se cache derrière les choses — dans une société fondamentalement régie par le « masque » — par exemple à mettre en valeur la vanité ou le calcul sous les exigences de la civilité. Les Caractères exhibe ce que l’âge classique nomme les « ridicules » : les poses, les allures, voire les costumes qui trahissent les hommes.

Les thèmes ainsi développés d’un chapitre à l’autre laissent émerger la figure d’un La Bruyère précurseur des Lumières à de nombreux égards, proposant par exemple de fonder la hiérarchie sociale sur le mérite personnel (« Des grands », 56), ou encore réfléchissant sur la notion de justice sociale, en soutenant que les misérables sont victimes d’une injuste répartition des biens et des profits (« De l’Homme », 128 ou « Des Biens de fortune », 18 et 26).

Toutefois la leçon ne s’appuie jamais sur une didactique pesante : Les Caractères se rattache avant tout au courant de la littérature mondaine, très vivace au XVIIe siècle, dont le souci est au premier chef de plaire. Aussi le projet de l’auteur est-il d’édifier en divertissant, en valorisant l’esprit et le bon mot. De même, la forme de l’œuvre respecte l’idéal de brièveté qui fonde le goût des contemporains. Enfin, l’esthétique qui sous-tend le recueil suppose légèreté, élégance, variété dans la composition et dans le ton ; La Bruyère se rapproche ainsi de l’art de la conversation qui fleurit alors dans les salons littéraires .

A vec Les Caractères , La Bruyère se présente comme le traducteur et le continuateur d’un Ancien, qui lui sert de paravent commode pour abriter son œuvre personnelle. Cette filiation assumée, voire exhibée, lui permet de légitimer sa démarche et de lui conférer une certaine noblesse. Toutefois, il fixe les règles d’une esthétique qui lui est propre : pour atteindre son but, il doit frapper les esprits. Il accorde donc un souci particulier à l’expression et sa technique d’écriture est à cet égard très affûtée. Contrairement à d’autres moralistes, tel La Rochefoucauld , La Bruyère ne livre pas ses maximes sous forme de traits lapidaires, mais les met systématiquement en scène : une historiette, plus ou moins détaillée, vient en quelque sorte incarner le propos et en offrir une brève mise en situation.

En 1701, Bonaventure d’Argonne, dit Vigneul-Marville, consacre à l’œuvre une étude : Sentiments critiques sur Les Caractères de monsieur de La Bruyère . Elle est considérée comme injuste.

André Gide écrit en 1926 : « Je relis Les Caractères de La Bruyère. Si claire est l’eau de ces bassins, qu’il faut se pencher longtemps au-dessus pour en comprendre la profondeur . »

L es Caractères de Jean de La Bruyère ne doit pas être confondu avec Les Caractères de Théophraste ℹ ! Ces derniers sont une œuvre du philosophe péripatéticien Théophraste, éthopée écrite probablement en 319 av. J.-C. Cet ouvrage sur les mœurs unit la philosophie aux sciences et à la morale ; il a été de nombreuses fois imité au cours des siècles comme un regard aussi lucide qu’amusé sur les vices et les travers de l’humanité.

Théophraste semble s’être inspiré des courriers de ses condisciples : Dicéarque, par exemple, parle dans un écrit à son adresse de la cité d’Oropos, dont les habitants commettent des vols, de l’ostentation des Platéens, de l’esprit de contradiction des Thespiens, de l’obséquiosité des habitants de Coronée ou bien encore de la stupidité des habitants d’Haliarte.

Dès l’Antiquité, le poète comique grec Ménandre fondait ses comédies sur une caractérologie héritée de Théophraste. À l’époque moderne, l’œuvre du philosophe a connu le succès à partir de l’édition d’Isaac Casaubon au XVIIe siècle. Le livre de l’écrivain anglais Joseph Hall, Characters of Vertues and Vices , en 1608, trouve un écho en France avec sa traduction en 1610, puis la publication de L’École du sage ou les Caractères des vertus et des vices , par Urbain Chevreau en 1645. Mais c’est l’ouvrage de Jean de La Bruyère , Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle , qui demeure le plus illustre et affirme sa dette de reconnaissance à Théophraste tout en se voulant novateur. En 1990, le philosophe Michel Onfray, dans son ouvrage Cynismes , confond le Caractère de l’Effronté avec le portrait d’un cynique.

ℹ Théophraste Théophraste est un philosophe de la Grèce antique né vers 371 av. J.-C. à Eresós (Lesbos) et mort vers 288 av. J.-C. à Athènes. Élève d’Aristote, il est le premier scholarque du Lycée, de 322 à sa mort ; botaniste et naturaliste, polygraphe ou encore alchimiste.

D ans le chapitre « De la cour » des Caractères , La Bruyère prend le contre-pied de l’imagerie flatteuse répandue dans la littérature sur le personnage du courtisan. Ce portrait, passant d’une anecdote amusante à une pointe assassine, servi par un style léger comme celui d’une conversation, une rhétorique souple mais efficace, souligne la petitesse du comportement en regard de la grandeur des ambitions, la prolixité et l’aisance, inversement proportionnelles à la sincérité… Moraliste lucide, La Bruyère sait admirablement identifier, sous les traits du courtisan du Grand Siècle , un type humain universel, celui de l’arriviste.

N’espérez plus de candeur, de franchise, d’équité, de bons offices, de services, de bienveillance, de générosité, de fermeté dans un homme qui s’est depuis quelque temps livré à la cour, et qui secrètement veut sa fortune. Le reconnaissez-vous à son visage, à ses entretiens ? Il ne nomme plus chaque chose par son nom ; il n’y a plus pour lui de fripons, de fourbes, de sots et d’impertinents : celui dont il lui échapperait de dire ce qu’il en pense, est celui-là même qui, venant à le savoir, l’empêcherait de cheminer ; pensant mal de tout le monde, il n’en dit de personne ; ne voulant du bien qu’à lui seul, il veut persuader qu’il en veut à tous, afin que tous lui en fassent, ou que nul du moins lui soit contraire. Non content de n’être pas sincère, il ne souffre pas que personne le soit ; la vérité blesse son oreille : il est froid et indifférent sur les observations que l’on fait sur la cour et sur le courtisan ; et parce qu’il les a entendues, il s’en croit complice et responsable. Tyran de la société et martyr de son ambition, il a une triste circonspection dans sa conduite et dans ses discours, une raillerie innocente, mais froide et contrainte, un ris forcé, des caresses contrefaites, une conversation interrompue et des distractions fréquentes. Il a une profusion, le dirai-je ? des torrents de louanges pour ce qu’a fait ou ce qu’a dit un homme placé et qui est en faveur, et pour tout autre une sécheresse de pulmonique ; il a des formules de compliments différents pour l’entrée et pour la sortie à l’égard de ceux qu’il visite ou dont il est visité ; il n’y a personne de ceux qui se payent de mines et de façons de parler qui ne sorte d’avec lui fort satisfait. Il vise également à se faire des patrons et des créatures : il est médiateur, confident, entremetteur : il veut gouverner. Il a une ferveur de novice pour toutes les petites pratiques de cour ; il sait où il faut se placer pour être vu ; il sait vous embrasser, prendre part à votre joie, vous faire coup sur coup des questions empressées sur votre santé, sur vos affaires ; et pendant que vous lui répondez, il perd le fil de sa curiosité, vous interrompt, entame un autre sujet ; ou s’il survient quelqu’un à qui il doive un discours tout différent, il sait, en achevant de vous congratuler, lui faire un compliment de condoléance : il pleure d’un œil, et il rit de l’autre. Se formant quelquefois sur les ministres ou sur le favori, il parle en public de choses frivoles, du vent, de la gelée ; il se tait au contraire, et fait le mystérieux sur ce qu’il sait de plus important, et plus volontiers encore sur ce qu’il ne sait point.

(Jean-Pierre de Beaumarchais et Daniel Couty, Anthologie des littératures de langue française , Paris, Bordas, 1988).

  • Ceux qui font des maximes veulent être crus : je consens au contraire que je n’ai pas quelquefois bien remarqué, pourvu que l’on remarque mieux. (Préface)
  • Je rends au public ce qu’il m’a prêté ; j’ai emprunté de lui la matière : il est juste que, l’ayant achevé avec toute l’attention pour la vérité dont je suis capable, et qu’il mérite de moi, je lui en fasse la restitution. (Préface)
  • Un homme sage ni ne se laisse gouverner, ni ne cherche à gouverner les autres : il veut que la raison gouverne seule, et toujours. (Du Cœur)
  • L’esclave n’a qu’un maître ; l’ambitieux en a autant qu’il y a de gens utiles à sa fortune. (De la Cour)
  • La plupart des hommes, pour arriver à leurs fins, sont plus capables d’un grand effort que d’une longue persévérance. (De l’Homme)
  • Il n’y a que de l’avantage pour celui qui parle peu. (Des Jugements)
  • C’est un excès de confiance dans les parents d’espérer tout de la bonne éducation de leurs enfants. (Des Jugements)
  • Ne songer qu’à soi et au présent, source d’erreur dans la politique. (Des Jugements)

Articles connexes

  • Auteurs du XVIIe siècle .
  • Biographie de Jean de La Bruyère .
  • La littérature française du XVIIe siècle : l’âge baroque et l’âge classique .
  • Courants littéraires du XVIIe siècle : Le Classicisme . – Le Baroque . – La Préciosité .
  • Histoire de la France : l’Ancien Régime .
  • Maxime, sentence, axiome, apophtegme, aphorisme .
  • L’univers des livres .

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Publié le 05/12/2023

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« PARCOURS 1 : La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle. Objet d’étude : Jean de la Bruyère, Les Caractères ou les moeurs de ce siècle, 1688 — La Bruyère (1645-1696) => moraliste et écrivain français Mouvement : classicisme - ordre / mesure / clarté / équilibre / pureté - but : donner de l’importance à la langue française + didactique et morale - devise : placere et docere (et movere) - idéal classique : portrait de l’honnête homme = cultivé, modeste, raffiné, élégant, galant - contexte politique : - Louis XIV : monarchie absolue de droit divin - 1635 - Académie Française - censure + contrôle très important (importance de la langue fr au service du pouvoir) Introduction : Propulsé à la Cour pour être précepteur d’un jeune duc, La Bruyère a souffert du dédain des courtisans. Il semble prendre sa revanche dans son œuvre Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle publiée à partir de 1688 en portant avec ironie des jugements intraitables sur les mœurs de la Cour.* La Bruyère est un moraliste français du XVIIème siècle. En étant précepteur du petit-fils du Grand Condé, il découvre ses contemporains et prend des notes chaque jour sous forme de remarques ou caricatures amusantes. En s’inspirant de Théophraste pour son unique œuvre : Les Caractères ou les moeurs de ce siècle, publié pour la première fois en 1688, il s’inscrit dans le mouvement littéraire appelé le Classicisme.

Cette œuvre est une critique générale de la société où il dénonce les mœurs et corrige le comportement des hommes par le biais de maximes, éthopées et de réflexions. Références : ❖ préface des Caractères - VISÉE MORALE => “On ne doit parler, on ne doit écrire que pour l’instruction” - COMÉDIE SÉRIEUSE ( sorte de catharsis) => “Il (le public) peut regarder avec loisir le portrait que j’ai fait de lui d’après nature, et il se connaît quelques-uns des défauts que je touche, s’en corriger” - LB MET LE STYLE (placere) AU SERVICE DU BUT MORAL (docere) => “S’il arrive que l’on plaise, il ne faut pas néanmoins s’en repentir, si cela sert à insinuer et à faire recevoir les vérités qui doivent être instruites” ❖ livre V - “De la Société et de la Conservation” ART DE VIVRE en société, personnage de l’honnête homme (cultivé, ne pas paraître pour ce que l’on est pas) + portraits de pls personnages contraire aux valeurs de civilité, de politesse et de bienséance - Arrias (9) : personnage prétentieux, ridicule et hypocrite : menteur mais surtout manque de respect (il coupe la parole à ceux qui ont la connaissance) “Arrias a tout lu, a tout vu” “Il aime mieux mentir que de se taire ou de paraître ignorer quelque chose” - Théodecte (12) : anti-modèle de l’honnête homme = personnage théâtral, sans-gêne, excessif, égocentrique, il manque de discrétion et monopolise la parole, tons de voix excessif “Il rit, il crie, il éclate ; on bouche ses oreilles, c’est un tonnerre.” - Acis (7) : exemple d’un personnage précieux : langage inadapté, incompréhensible, qui se croit homme d’esprit “discours embrouillé et dépourvu de sens” “Voilà la source de votre pompeux galimatias” EN LIEN - Nicolas Boileau, L’Art Poétique (1674) “ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire vous viennent aisément” - - Jean de la Fontaine, Fables, “Le Lièvre et la Tortue” (1678) => LF met en garde certains traits de caractère peu flatteurs des humains, critique des gens trop sûrs d’eux Molière, Le Misanthrope (1666) => discours argumentatif entre Alceste et Philinte (opposition entre bienséance et hypocrisie) “et c’est n’estimer rien, qu’estimer tout le monde ❖ livre VI - “Des Biens de Fortune” ROLE DE L’ARGENT => fait fonctionner la société mais à l’origine de la décadence des hommes et de la société dans laquelle ils vivent + rapport aux biens matériels illustré par le comportement des PTS (avidité,...) = argent néfaste pour la personnalité de l’homme - Giton (83) : homme influent et arrogant, allégorie des fortunés se donnant tous les droits sur les autres “il s’arrête, et l’on s’arrête, il continue de marcher,et l’on marche : tous se règlent sur lui” “il parle avec confiance ; il fait répéter celui qui l’entretient, et il ne goûte que médiocrement tout ce qu’il lui dit” - Phédon (83): courtisan maladroit et effacé, comparé à un figurant, il n’est pas acteur de la comédie sociale, il dépend des autres - remarque 34 : aspect tragique de l’indifférence des Grands à l’égard du peuple “Le bon financier dont l’état consiste à s’endurcir sur la misère des autres” - Clitiphon : critique de la vanité, de l’égocentrisme et de la prétention - remarque 73 : le jeu mène à la ruine EN LIEN - Le Tricheur à l’as de carreau de Georges de la Tour, 1636-38 lien avec les péchés capitaux + comédie sociale - Molière, L’Avare (1668) : l’argent mène à l’excès Jean de la Fontaine, Fables, “Le Loup et l’Agneau” (1668) : les Grands dominent grâce à leur pouvoir et à leur argent “la raison du plus fort est toujours la meilleure” (Giton = loup / Phédon = agneau) ❖ livre VII - “De la Ville” LA VILLE COMME UN THÉÂTRE => lieu où l’on se livre à la comédie sociale les bourgeois imitent les gens de la Cour en se mettant en scène seul les apparences comptent, chacun est soumis au regard de l’autre qui est instrument de comparaison, de malveillance et de moqueries - remarque 11 : “la ville est comme un théâtre, où chacun joue un rôle” - Narcisse (12) : homme influent, qui vit comme un automate, répétant chaque jour les mêmes actions, très superficiel “Il.... »

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La Bruyère, spectateur de la société de son temps ?

Polynésie française 2022 • Dissertation

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Polynésie française, juin 2022 • Dissertation

La Bruyère, spectateur de la société de son temps ?

4 heures

Intérêt du sujet • Ce sujet vous invite à rendre compte de votre lecture des Caractères en vous posant la question : un écrivain qui décrit la société de son époque peut-il rester neutre, même lorsqu’il prétend l’être ?

 Pensez-vous que La Bruyère n’est qu’un spectateur de la société de son temps ?

Vous répondrez à cette question dans un développement organisé, en vous appuyant sur Les Caractères livres V à X, sur les textes que vous avez étudiés dans le cadre du parcours associé et sur votre culture personnelle.

Les clés du sujet

Analyser le sujet.

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Formuler la problématique

Dans Les Caractères , La Bruyère entend décrire objectivement la société qui l’entoure ; mais l’auteur reste-t-il simple spectateur ou s’engage-t-il ?

Construire le plan

Tableau de 3 lignes, 2 colonnes ;Corps du tableau de 3 lignes ;Ligne 1 : 1. Un spectateur attentif; Quelle société La Bruyère décrit-il ?De quelle façon ? La Bruyère emploie-t-il la première personne ou s’efface-t-il derrière ses descriptions ?Montrez que celles-ci révèlent une véritable comédie sociale. Expliquez en quoi elle consiste, en citant des exemples de La Bruyère.; Ligne 2 : 2. Un spectateur engagé; Demandez-vous si le « je » de La Bruyère ne perce pas souvent derrière ses observations.Quelle émotion certaines remarques expriment-elles ?Quelles opinions l’auteur défend-il ?Les Caractères ne contiennent-ils pas également des conseils ? Lesquels ?; Ligne 3 : 3. Un spectateur, non un acteur; Vous devez opérer une synthèse en montrant :que l’engagement de La Bruyère reste celui d’un moraliste, épris de l’idéal classique ;qu’il n’aboutit pas à une contestation de l’ordre social de son époque.;

Les titres en couleur ou entre crochets ne doivent pas figurer sur la copie.

Introduction

[Accroche] « Je rends au public ce qu’il m’a prêté ; j’ai emprunté de lui la matière de cet ouvrage », écrit La Bruyère dans sa préface des Caractères . Par cette affirmation, il se pose en observateur de la société de son temps. Mais n’en est-il que le simple spectateur ? [Explication du sujet] C’est la question que pose le sujet : « Pensez-vous que La Bruyère n’est que le spectateur de la société de son temps ? », l’emploi de la locution « ne… que » introduisant une restriction, dont il convient d’analyser la nature et le bien-fondé. [Problématique] Que La Bruyère soit le spectateur de son époque, la lecture des Caractères le démontre amplement, mais c’est un spectateur qui ne se cantonne pas dans la passivité. [Annonce du plan] S’il se révèle être un spectateur attentif [I] , il est aussi un spectateur engagé [II] , qui se refuse toutefois à devenir un acteur de son temps [III] .

I. Un spectateur attentif

1. un peintre de son époque.

Parisien, attaché à l’illustre famille princière des Condé, La Bruyère décrit ses contemporains , notamment ceux « de la Cour et de la Ville  ». L’intitulé même des « livres » qui composent ses Caractères témoigne de sa volonté d’embrasser un vaste panorama social  : les mondains des salons (V), les riches et les parvenus (VI), les Parisiens (VII), les courtisans (VIII), les « Grands » du royaume (IX), le roi (X).

La « Ville » désigne alors Paris, mais seulement les Parisiens de la grande bourgeoisie

Ce panorama, La Bruyère le brosse de deux façons : à la fois par des portraits , individuels (Cydias, V, 75 ; Cimon et Clitandre, VIII, 19) ou collectifs (les Sannions, les Crispins, VII, 9 et 10), et par des réflexions de portée générale sur l’homme du monde, l’art de bien parler (V) ou sur les « Grands », les favoris.

2. Un observateur discret

La Bruyère est un observateur aussi attentif que discret. Le plus souvent, il s’efface derrière ses descriptions et portraits. Il dit rarement « je » . Des expressions comme « je vois » (VI, 55 ; IX, 13) ou « je ne m’étonne pas » (VI, 74) sont très exceptionnelles sous sa plume. Quand il donne son avis, c’est avec prudence : « il me semble » (V, 78) ; « je sais » (VIII, 85) ; « je crois » (VIII, 60). Ailleurs, il s’englobe dans un « nous » ou dans un « on » à valeur générale.

Cette moindre présence de l’observateur, voire son effacement, produit un double effet : elle crée chez le lecteur une impression d’objectivité et elle ne donne que plus de force aux « remarques ».

3. Un témoin de la comédie sociale

À travers ces observations, La Bruyère met en évidence la comédie sociale dans laquelle chacun joue son rôle , par vanité ou par nécessité. Au sein de la société qu’il décrit, tout n’est qu’ apparence , derrière laquelle se cache ou se dilue l’être profond des individus. C’est particulièrement vrai à la cour : « Il y a un pays où les joies sont visibles, mais fausses, et les chagrins cachés, mais réels » (VIII, 63). Tous les hommes portent des masques . Giton veut passer pour un « bel esprit » (VI, 83) Narcisse joue à l’important (VII, 12). Les Parisiens ne fréquentent les promenades à la mode que pour se faire voir et pour faire admirer leurs carrosses, leurs chevaux, leurs habits. Même les modestes « brodeur et confiseur » font l’important et sont de « vrais singes de la royauté » (VIII, 12). Les Caractères soulèvent les masques que porte tout un chacun.

La Bruyère est loin d’être le seul écrivain à avoir observé son époque et dévoilé ce jeu des apparences au sein de la société. Avant lui, Molière dénonçait dans Dom Juan (1665) l’hypocrisie, ce « vice à la mode ». Après lui, Diderot, dans Le Neveu de Rameau (1891) , s’attaque aux postures que chacun prend par nécessité. Dans Illusions perdues (1837-1843), Balzac – à travers le personnage de l’abbé Herrera, qui propose sa protection au héros – révèle les ressorts profonds de la société à l’époque de la Restauration.

II. Un spectateur engagé

1. par ses indignations.

Cependant La Bruyère ne se contente pas de mettre au jour les mécanismes de la société de son temps. Le comportement de certains de ses contemporains suscite chez lui de vives réactions, et l’indignation perce souvent derrière ses observations. Devant, par exemple, l’ immoralisme des courtisans prêts à tout pour faire fortune : « N’espérez plus de candeur, de franchise, d’équité… » (VIII, 62), dit-il à leur propos. La pauvreté des paysans le révolte  : « Il y a des misères sur la terre qui saisissent le cœur ; il manque à quelques-uns jusqu’aux aliments » (VI, 47).

Son réquisitoire contre les cupides est sans appel : « Il y a des âmes sales, pétries de boue et d’ordure, éprises du gain et de l’intérêt » (VI, 58). La Bruyère ne cache pas ses émotions, et celles-ci sont autant de condamnations des travers de son époque.

2. Par ses fermes prises de position

De la révolte à l’ engagement , il n’y a qu’un pas. La Bruyère interpelle les « hommes en place, ministres, favoris » pour leur rappeler que la vraie gloire réside dans le dévouement au bien commun (X, 24). Comparant les « Grands », qu’il juge sévèrement, et le « peuple », qu’il n’idéalise pas, il choisit clairement son camp : « Faut-il opter ? Je ne balance pas : je veux être peuple » (IX, 25). Ailleurs, il souligne l’absurdité de la guerre (X, 9), proteste contre le mépris du savoir dont font preuve les puissants : « Que sont devenus ces importants personnages qui méprisaient Homère ? » (VI, 56). Leur indifférence à la gestion des affaires publiques le choque tout autant (IX, 24).

3. Par ses suggestions et conseils

Enfin, Les Caractères contiennent de nombreuses règles qui font de La Bruyère non plus un témoin mais un conseiller . Le chapitre V est un manuel de savoir-vivre définissant la meilleure façon de s’exprimer et de se comporter en société. Le chapitre VI, « Des biens de fortune », montre à quelle déshumanisation peut conduire la course à l’enrichissement. « De la Cour » (VIII) et « Des Grands » (IX) définissent ce que devrait être la vraie noblesse. Quant au chapitre X sur « le souverain », il suggère un modèle de gouvernement .

III. Un spectateur, non un acteur

1. la position d’un moraliste.

Au xvii e  siècle, le moraliste est celui qui dépeint le comportement de ses contemporains, et non celui qui délivre des leçons de morale. Il est donc dans sa nature d’être un spectateur de son époque. Son but est de la décrire le plus objectivement possible . Mais décrire n’interdit pas de réagir à ce qu’on décrit. De là, le balancement constant de La Bruyère, dans Les Caractères , entre la position passive du spectateur et l’intervention personnelle du témoin. Ces deux attitudes ne sont pas contradictoires mais complémentaires , parce que peindre les mœurs appelle nécessairement la réflexion.

Le mot «  moraliste  » provient du nom latin mores , (pluriel de mos ) désignant les mœurs.

2. Un partisan de l’idéal classique

Dans sa préface aux Caractères, La Bruyère précise qu’« on ne doit parler, on ne doit écrire que pour l’ instruction  » de ses auditeurs ou lecteurs. C’est le but même que se propose le classicisme , qui s’imposa de 1660 à 1685 : saisir les défauts, les préjugés et les vices des hommes pour espérer les en corriger . C’était déjà la mission que Molière assignait à la comédie.

Le classicisme est un courant artistique qui domine presque sans partage la période 1660-1685. Il promeut un idéal de juste milieu, de retenue, de bienséance et de raison.

Certains portraits de La Bruyère sont de fait de petites comédies. Qui après avoir lu celui d’Arrias (V, 9) souhaiterait ressembler à ce menteur impénitent ? Qui voudrait imiter Giton l’arrogant (VI, 83) ou devenir un Pamphile, très imbu de lui-même (IX, 50) ?

3. Un conservateur

Ne faisons pas pour autant de La Bruyère un révolutionnaire. En cette fin du xvii e  siècle, il est et reste un monarchiste  : « Nommer un roi Père du peuple est moins faire son éloge que l’appeler par son nom, ou faire sa définition » (X, 27). Jamais il ne songe à contester l’ordre social. Dans la querelle des Anciens et des Modernes, il prend parti pour les Anciens (VI, 55 ; IX, 42). Sa conception de l’homme est celle de « l’honnête homme », c’est-à-dire celle d’un individu sociable, cultivé, fuyant les excès et se tenant dans un juste milieu.

[Synthèse] Dans Les Caractères , La Bruyère est un spectateur de la société de son temps, à la fois objectif et engagé. [Ouverture] À ce titre, il annonce les philosophes du xviii e  siècle. S’il n’est pas un contestataire, il oriente la réflexion vers des raisonnements qui le deviendront. Ses Caractères se situent ainsi à la charnière de deux siècles.

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Objet d'étude : "La littérature d'idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle"

La Bruyère, "Les Caractères", livres V à X / "Parcours : "La comédie sociale".

La Bruyère, "Les Caractères", livre XI "De l'Homme" / Parcours : "Peindre les Hommes, examiner la nature humaine".

  • Sujet « On ne doit parler, on ne doit écrire que pour l’instruction », écrit La Bruyère dans la Préface de ses Caractères (1694).
  • Vous discuterez ce point de vue en vous appuyant sur les textes du corpus, sur ceux que vous avez étudiés en classe, ainsi que sur vos lectures personnelles
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Date de dernière mise à jour : 04/11/2023

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Les Caractères , La Bruyère : un art nouveau du portrait et de la polémique

Introduction :

Comme Montaigne avec ses Essais , Jean de La Bruyère est l’homme d’un seul livre. Il passe plus de dix ans à observer ses contemporains, compilant et classant des notes qu’il publiera à travers neuf éditions différentes. Cette démarche montre à quel point Les Caractères est l’œuvre de toute une vie. Elle témoigne de l’acharnement d’un homme à saisir ce qu’il désigne dès le sous-titre comme « les mœurs de ce siècle » . La Bruyère est donc un moraliste , au sens le plus conventionnel de ce terme, c’est-à-dire qu’il observe, décrit et analyse les comportements et les passions de ses contemporains. Cette entreprise l’ancre fermement dans le courant du classicisme , entendu ici comme une esthétique dont Nicolas Boileau a établi les règles. La plus fameuse illustration de ce style, très lié au dix-septième siècle, étant à chercher dans les pièces de théâtre de Racine .

Néanmoins, ce cours voudrait montrer ce qui fait la singularité des Caractères en se demandant quels sont les rapports qu’entretient ce livre avec l’art du portrait. En effet, La Bruyère rend compte d’une manière très personnelle des mutations sociales, morales et intellectuelles qui ont lieu sous le règne de Louis XIV . Pour cause, il est à la fois un témoin privilégié et un acteur de ces tensions pendant toute la période qui occupe la publication de son ouvrage : de 1688 à 1694. Pour bien comprendre cette œuvre exigeante, il faut donc se demander dans quel contexte de la vie personnelle de l’auteur elle est écrite, et en quoi cela entre en résonance avec l’apparente discontinuité du discours. Il est aussi nécessaire de garder en mémoire une ambition manifeste de La Bruyère : réussir à rendre compte exactement de ce qu’est la société dans laquelle il vit. De la sorte, on pourra savourer toutes les subtilités poétiques et polémiques offertes par une œuvre moraliste.

La discontinuité du discours

Le parcours professionnel de La Bruyère l’amène à fréquenter des milieux très différents. D’abord avocat, issu d’une famille bourgeoise normande, il va ensuite devenir précepteur puis bibliothécaire auprès du duc de Bourbon . Ces fonctions lui permettent d’observer de manière privilégiée les allées et venues des courtisans de la cour. Élu à l’Académie française, défenseur des « Anciens » dans la célèbre querelle des Anciens et des Modernes , il est plein d’une grande érudition humaniste et voit arriver l’esprit moderne qui laissera progressivement la place aux idées des Lumières .

Querelle des Anciens et des Modernes :

Différend qui oppose, au XVII e  siècle, ceux qui défendent l’idée que la pensée contemporaine est supérieure à celle des penseurs de l’Antiquité, et ceux qui se réclament de l’héritage antique.

Une structure étonnante

Il est difficile de trouver ce qui unit les différents chapitres de l’ouvrage. La Bruyère prétend par exemple qu’il faut trouver la cohérence entre les quinze premiers chapitres dans le fait qu’ils cherchent à dénoncer « le faux et le ridicule » des passions humaines, ce qui semble bien général et n’explique pas l’organisation de la structure. Ce désordre n’est pas en accord avec l’esthétique classique .

Le plan d’ensemble n’a pas de logique interne, les fragments sont de tailles et de natures dissemblables, tous les genres se mélangent. Il y a donc un véritable goût de la rhapsodie qui rapproche beaucoup ce texte de notre modernité littéraire souvent marquée par la discontinuité ou l’écriture sporadique.

Rhapsodie :

Le terme désigne d’abord une œuvre musicale faite de thèmes soudés les uns aux autres, mais par extension il désigne aussi tout ouvrage constitué de morceaux liés entre eux.

Toutefois, il ne faut pas voir dans cet éclatement du plan et dans cette longue juxtaposition de brefs paragraphes une volonté de provoquer. Pour La Bruyère, il est question d’assembler des morceaux bien constitués, plutôt que de désarticuler son discours. L’idée est d’aborder un même sujet, c’est-à-dire la vie de ceux qui composent la cour de Louis XIV, sous des angles différents.

Très certainement, la raison d’une telle structure éclatée est religieuse . En effet, La Bruyère place son ouvrage sous le patronage des Proverbes de Salomon, qui se trouvent dans la Bible . C’est la preuve de la grande piété de La Bruyère. Les Caractères peuvent donc être compris comme un enchaînement de méditations catholiques qui visent à une meilleure connaissance de Dieu.

Proverbe :

Affirmation brève qui tend à affirmer une vérité.

Jean de la Bruyère, par Vigée Lebrun (1775)

Un cheminement exigeant

La cohérence de l’œuvre est donc à chercher dans les thèmes et dans l’esprit général du texte. Bien que Les Caractères puisse être désigné comme un exemple de littérature d’idées , l’auteur ne cherche pas à mener son lecteur d’un point A à un point B, en suivant une démonstration parfaitement logique. Il s’agit plutôt de faire une promenade d’une idée à une autre, d’un aspect du siècle à l’autre. Nous sommes là devant un voyage au cœur des idées .

Littérature d’idées :

Genre littéraire qui cherche à véhiculer une pensée, que ce soit à travers un essai, un pamphlet, un écrit philosophique, etc.

Outre ce motif de la promenade, il est possible d’affirmer que Les Caractères se construit selon une logique de la conversation . La Bruyère s’inspire des salons tenus par la noblesse de son époque, et dans lesquels les femmes de l’ aristocratie se retrouvaient pour discuter et s’instruire. Suivant ce modèle, il y aurait dans les mots de La Bruyère une volonté de créer une certaine intimité avec son lecteur, un désir de le séduire par la parole. Cela permet des transitions plus fluides et plus spontanées.

Membres de l’aristocratie française au XVIIe siècle

Dès lors, La Bruyère veut que les fragments qu’il propose soient plus subtils que de simples maximes . Il considère que cette forme est trop prescriptive , autrement dit qu’elle pousse trop à donner des ordres. C’est pourquoi il préfère écrire des «  remarques  », un genre qui a davantage l’ambition de décrire des traits de caractère que d’indiquer des comportements à suivre, bien que parfois Les Caractères semble édicter des lois morales.

Maxime :

Règle de conduite morale à respecter.

Dans sa préface, La Bruyère précise :

« Ce ne sont point des maximes que j’aie voulu écrire ; elles sont comme des lois dans la morale, et j’avoue que je n’ai ni assez d’autorité ni assez de génie pour faire le législateur. »

La forme brève qui caractérise Les Caractères s’explique, en partie, par les nombreuses expériences vécues par leur auteur et par sa position au centre des débats intellectuels de son siècle. En effet, un discours souvent interrompu permet de proposer des points de vue différents sur certains sujets et de souligner les évolutions d’une pensée.

Un reflet des mœurs et de la politique du « Grand Siècle »

En arrivant au pouvoir, Louis XIV déplace la cour royale au château de Versailles , qui n’était alors qu’un simple pavillon de chasse. Ainsi exclue de Paris, empêchée de se voir attribuer des fonctions au sein du gouvernement, la noblesse est condamnée à l’ oisiveté , et se complaît dans l’art de la conversation que nous venons de décrire. Le roi invite des membres de la riche bourgeoisie à travailler à ses côtés, mais quand ils déçoivent ils sont vite condamnés à l’emprisonnement ou à l’exil. Ce sont les destinées de ces nobles qui s’ennuient et de ces bourgeois à la carrière aussi fulgurante que mouvementée que se plaît à dépeindre La Bruyère. À travers des idéalisations ou des caricatures de ces évolutions sociales, chaque chapitre concourt à faire la critique des mœurs du «  Grand siècle  ».

Caricature :

Exagération des caractéristiques physiques ou morales d’une personne ou d’une situation, dans le but de plaire ou de se moquer.

Grand siècle :

Périphrase servant à désigner le règne de Louis XIV ou, plus largement, tout le XVII e  siècle : période durant laquelle le royaume de France domine l’Europe.

L’idéal de l’honnête homme

La Bruyère ne définit pas ce qu’est un « caractère » pour ne pas avoir à s’enfermer dans un genre trop strict et pour pouvoir faire en sorte que ses critiques touchent à la fois au particulier (tel ou tel courtisan ou courtisane) et à l’ universel (définir ce qui fait le propre de l’homme par exemple).

Il ne faut pas croire que La Bruyère est seulement un caricaturiste qui se plaît à observer l’ hypocrisie , la futilité ou le pédantisme des partisans ou des femmes galantes. Au-delà de ça, et comme Molière qui propose des portraits de ridicules comme Tartuffe ou Magdelon, il cherche aussi un modèle vertueux que chacun puisse suivre.

Tartuffe dans la pièce éponyme de Molière

Ce modèle, La Bruyère le trouve dans la figure de «  l’honnête homme  », qui vient faire contrepoint à la lâcheté des faibles, à l’orgueil des puissants, à la grossièreté des travailleurs, à la préciosité des courtisans. C’est un contre-modèle du héros militaire qui se distingue par sa bravoure et qui cherche la gloire, et qu’un auteur comme Corneille valorisait. Les vertus de l’honnête homme sont sociales et morales. D’abord il doit se montrer bon et mesuré dans ses propos, ensuite il doit faire preuve d’une extrême politesse. Ajoutons qu'il doit être issu de la noblesse.

Vertu :

Disposition à faire le bien.

Dans le quarante-troisième fragment du chapitre IX, La Bruyère explique qu’il faut valoriser la bonne naissance des princes, en leur inculquant certaines valeurs :

« […] ils ont une fierté naturelle qu’ils retrouvent dans les occasions ; il ne leur faut des leçons que pour la régler, que pour leur inspirer la bonté, l’honnêteté et l’esprit de discernement. »

La subtilité dans le jugement est peut-être la qualité majeure de l’honnête homme dans le chapitre V :

« Un honnête homme qui dit oui et non, mérite d’être cru : son caractère jure pour lui, donne créance à ses paroles, et lui attire toute sorte de confiance. »

La comédie dans les chapitres V à X

Plus fortement que le dessin de l’honnête homme, le comique et le burlesque du style de La Bruyère sont censés frapper le lecteur. Généralement, ce rire provient du décalage entre la grandeur sociale des personnages et la médiocrité de leur discours ou de leur comportement. Par exemple dans le chapitre VIII, le courtisan est un être inutile qui, comme une aiguille de montre, « revient souvent au même point d’où il est parti » .

Burlesque :

Genre littéraire qui consiste à parodier en faisant contraster des propos vulgaires et des propos délicats.

Au cœur de l’ouvrage, au sein des chapitres V à X, on retrouve une multitude de sujets que ce décalage humoristique vise à condamner : l’ argent , l’ anarchie , la violence , entre autres.

Pour La Bruyère, la déchéance de la société est liée à la propagation des biens, qui fausse les rapports sociaux. Ainsi les jeux d’argent seraient « l’une de ces choses qui nous rendent barbares à l’autre partie du monde » , et cela conduirait à devenir un « fripon » .

Les joueurs de cartes, Theodoor Rombouts

La Bruyère valorise une société en paix. Au même titre que la guerre , les troubles d’ordre civil sont souvent tournés en ridicule dans Les Caractères . Comme La Bruyère est un écrivain, on comprend qu’il soit sensible à la violence dans le langage. Par exemple, le fragment 27 du chapitre V n’y va pas de main morte pour dénoncer ceux qui utilisent la parole et l’art de la conversation pour encourager la haine :

« Parler et offenser pour de certaines gens est précisément la même chose ; ils sont piquants et amers, leur style est mêlé de fiel et d’absinthe, la raillerie, l’injure, l’insulte leur découlent des lèvres comme leur salive ; il leur serait utile d’être nés muets ou stupides, ce qu’ils ont de vivacité et d’esprit leur nuit davantage que ne fait à quelques autres leur sottise : ils ne se contentent pas toujours de répliquer avec aigreur, ils attaquent souvent avec insolence ; ils frappent sur tout ce qui se trouve sous leur langue, sur les présents, sur les absents ; ils heurtent de front et de côté, comme des béliers : demande-t-on à des béliers qu’ils n’aient pas de cornes ? De même n’espère-t-on pas de réformer par cette peinture des naturels si durs, si farouches, si indociles ; ce que l’on peut faire de mieux, d’aussi loin qu’on les découvre, est de les fuir de toute sa force et sans regarder derrière soi. »

À l’opposé de ces condamnations, ces chapitres témoignent aussi d’un enthousiasme certain à l’égard de la méritocratie , et montrent une compassion non feinte devant les malheurs du peuple . Il y aurait un écart entre la naissance et les mérites , et les « Grands » devraient chercher à augmenter leur mérite. La Bruyère écrit d’ailleurs : « Sentir le mérite ; et quand il est une fois connu, le bien traiter, deux grandes démarches à faire tout de suite, et dont la plupart des Grands sont incapables. » . L’ éducation du peuple est donc d’une grande importance. Ce dernier fait moins souvent l’objet de la satire que la noblesse. Par exemple, dans le chapitre IX les nobles qui ne veulent même pas avoir un prénom en commun avec un travailleur sont moqués : « C’est déjà trop d’avoir avec le peuple une même religion et un même Dieu ; quel moyen encore de s’appeler Pierre, Jean, Jacques, comme le marchand ou le laboureur : évitons d’avoir rien de commun avec la multitude, affectons au contraire toutes les distinctions qui nous en séparent. »

Sébastien Bourdon, Scène d’intérieur ©2001 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux

Même s’il prend la défense des plus pauvres, ses attaques, parfois comiques, des mœurs et de la politique du « Grand siècle » ne font pas de La Bruyère un démocrate. Contre la fausseté et la vanité de la noblesse, le peuple a la vertu d’être franc et humble, mais cette flatterie n’est que symbolique, car La Bruyère n’appelle jamais à la charité et valorise le travail et l’idéal chrétien auprès des petits comme des « Grands ».

L’accent du moraliste

Ce que met surtout en avant La Bruyère dans ses Caractères, c’est son style . Certes, sa pensée s’inspire de Montaigne et de ses Essais , mais aussi des Pensées de Pascal , pour la défense de la foi, et des Maximes de La Rochefoucauld .

Tous ces moralistes ne sont jamais totalement moralisants parce qu’ils se contentent de nous inviter à nous corriger. Finalement un « moraliste » comme La Bruyère n’est jamais si « moralisateur ». En réalité le moraliste cherche à nous inviter à nous corriger. L’idée est ainsi de se rapprocher d’un idéal de perfection dans l’écriture, quand bien même celui-ci est impossible à atteindre.

Être un spectateur du monde

Par bien des aspects, il est possible de comparer le travail de La Bruyère à celui d’un peintre, plus précisément à celui du portraitiste . L’observation est un atout fondamental pour faire œuvre de moraliste. Autrement dit, il faut avoir beaucoup vécu, et se prendre de passion pour la description de ce que l’on a vu. Parfois, La Bruyère commente ce qu’il est en train d’écrire, comme un peintre qui prendrait du recul sur son tableau : « Les couleurs sont préparées, et la toile est toute prête. »

Portraitiste :

Peintre ou dessinateur qui se spécialise dans l’art du portrait.

Contrairement au portraitiste qui cherche à révéler la singularité de son sujet, en montrant l’exceptionnel dans les traits d’un visage, les remarques des Caractères se donnent comme objectif principal de « peindre les hommes en général » .

Cette peinture du monde se donne comme objectif principal de produire le même effet qu’un miroir . Écrire doit servir à instruire avant de servir à plaire . C’est une intention difficile, puisque cela suggère de montrer la laideur morale du lecteur. Il faut donc savoir séduire sans flatter pour inciter à changer.

«  […] on ne doit parler, on ne doit écrire que pour l’instruction ; et s’il arrive que l’on plaise, il ne faut pas néanmoins s’en repentir, si cela sert à insinuer et à faire recevoir les vérités qui doivent instruire. »

Diego Velázquez, Les Ménines

Pour mener à bien cette mission de représentation du monde , l’auteur aspire à une position de retrait, de surplomb. Mais en même temps il fait partie du monde, et donc il choisit de se pencher sur les détails de ce qu’il voit. Est-il seulement capable de se regarder lui-même ? Par endroit, La Bruyère se juge lui-même pour ne pas passer pour un donneur de leçons .

Les différents points de vue sont un indice des changements de perspectives du peintre moraliste. Une fois, il s’inclut dans son énoncé par un « nous » :

« Une froideur ou une incivilité qui vient de ceux qui sont au-dessus de nous, nous les fait haïr ; mais un salut ou un sourire nous les réconcilie. »

Une autre fois, il utilise un « on » de vérité générale :

« L’on ouvre et l’on étale tous les matins pour tromper son monde ; et l’on ferme le soir après avoir trompé tout le jour. »

Une autre fois encore, il montre du doigt par l’usage de la troisième personne :

« Il y a même des stupides, et j’ose dire des imbéciles qui se placent en de beaux postes […] on leur a dit, voulez-vous de l’eau ? puisez ; et ils ont puisé. »

Devenir un brillant rhéteur

La Bruyère veut que sa parole, à travers Les Caractères , ait une portée performative . C’est-à-dire qu’il ne veut pas faire qu’une peinture, ou n’être qu’un spectateur des mondanités . Il espère sincèrement que sa pensée va avoir un impact réel sur la vie de ceux qui le lisent. Il privilégie l’action sur les discours sans fin, et utilise la rhétorique comme une arme au service de la dénonciation des vices. C’est pourquoi il alterne entre des blâmes et des éloges  : au-delà de la représentation, il vise l’ interprétation .

Performatif :

Qui réalise une action juste par le fait d’être prononcé.

Mondanités :

Occupations sociales superficielles.

Rhétorique :

Ensemble des techniques du discours.

La Bruyère est un admirateur des grands orateurs de l’Antiquité, de ceux qui maîtrisent l’art de l’ éloquence . Notamment, il écrit des plaidoiries ou des jugements qui visent à montrer sa maîtrise du registre polémique .

Éloquence :

Manière de parler dans le but de convaincre ou d’émouvoir.

Plaidoirie :

Exposé oral dans lequel on prend la défense de quelqu’un.

Polémique :

Discussion dans laquelle sont soulevées des opinions contradictoires.

Parmi les portraits cinglants qui se trouvent dans Les Caractères , on trouve un réquisitoire sévère des jeunes magistrats ambitieux :

Réquisitoire :

Dans un procès, discours prononcé par l’accusation.

« Il y a un certain nombre de jeunes magistrats que les grands biens et les plaisirs ont associés à quelques-uns de ceux qu’on nomme à la cour de petits-maîtres : ils les imitent, ils se tiennent fort au-dessus de la gravité de la robe, et se croient dispensés par leur âge et par leur fortune d’être sages et modérés. Ils prennent de la cour ce qu’elle a de pire : ils s’approprient la vanité, la mollesse, l’intempérance, le libertinage, comme si tous ces vices leur étaient dus, et affectant ainsi un caractère éloigné de celui qu’ils ont à soutenir, ils deviennent enfin, selon leurs souhaits, des copies fidèles de très méchants originaux. »

Le magistrat anglais, William Hogarth (1750)

Cette tendance à vouloir être polémique et à vouloir passer pour un brillant rhéteur (maitre de rhétorique), fait de La Bruyère un auteur qui peut parfois verser dans la satire , l’ ironie ou la cruauté . Par exemple, il peut être soupçonné de misogynie dans le sens où il réduit, par endroits, la femme à son physique ou alors quand il considère qu’elle se soucie trop du paraître. Toutefois, il ne manque pas, à d’autres endroits, de montrer que ces considérations sont réductrices. Il s’empresse alors de faire le portrait de la femme « savante » , comme dans le troisième chapitre.

Pour conclure, on peut dire que Les Caractères sont non seulement un reflet des mœurs et de la politique du « Grand siècle », mais aussi une réflexion sur les pouvoirs du langage . La nouveauté formelle de l’œuvre de La Bruyère, qui fait qu’elle s’ancre dans une tradition classique et s’en démarque par une certaine modernité , réside dans la fragmentation du discours. En effet, l’ éclatement de la parole permet de conserver les codes de la rhétorique classique, de continuer à véhiculer des valeurs traditionnelles chrétiennes ou aristocratiques, tout en offrant une liberté de tons et le déploiement d’un art du portrait. Les Caractères est donc un ouvrage en train de se faire et donc toujours soumis à la critique : l’auteur pense en même temps qu’il écrit. Dès lors, La Bruyère n’est pas trop sévère avec son lecteur. Il réfute la rhétorique du sermon , issue de la tradition religieuse, et privilégie le comique , qui est une trace de ce désir de réalisme. Au-dessus de tout, La Bruyère voudrait atteindre une forme de naturel , c’est-à-dire un style à la fois clair et agréable, mais dans lequel miroitent les mille nuances de l’existence humaine.

Commentaire et dissertation

Commentaire et dissertation

La Bruyère. Jean de La Bruyère est l’auteur des Caractères . C’est un auteur classique , du XVIIème siècle. Nous nous proposons dans une brève fiche de revenir sur sa vie et sur son oeuvre.

On voit le portrait de Jean de La Bruyère.

1. La jeunesse

  • D’abord, Jean de la Bruyère naît à Paris, en août 1645.
  • Sa famille appartient à la petite bourgeoisie.
  • Ensuite, il reçoit une bonne éducation. En effet, il étudie les langues anciennes (latin et grec) mais aussi étrangères (l’allemand).
  • Puis, il entreprend des études de droit à l’issue desquelles il devient avocat.
  • En 1673, il achète un office de trésorier des finances (à Caen). Mais comme il a beaucoup de temps libre, il lit et réfléchit et ce jusqu’en 1684.

2.La Bruyère et les Condé

  • Puis, en 1684, La Bruyère devient précepteur du Duc de Bourbon. (il est le petit-fils du grand Condé) C’est alors que La Bruyère trouve un terreau propice à son observation à l’hôtel des Condé à Paris comme au château de Chantilly, il est en contact avec les courtisans. Mais La Bruyère se nourrit avant tout de l’observation de la famille Condé qu’il peint de manière très satirique.
  • Or, en 1686, ce préceptorat s’achève mais La Bruyère demeure secrétaire. D’ailleurs, il voit dans cette occupation subalterne une injustice, au regard de ses qualités et de son mérite personnel.

3. La Bruyère et Les Caractères

  • Ainsi, de cette expérience parmi les Grands de France, La Bruyère va nourrir Les Caractères ou les moeurs de ce siècle en 1688.
  • D’une part cette parution lui permet de trouver une revanche sur l’injustice de la naissance mais, d’autre part, elle révèle de grandes qualités littéraires de portraitiste à la plume acerbe.
  • D’ailleurs, l’oeuvre connaît un grand succès. A mesure que les éditions se succèdent, sont révélées les noms de ces caractères à clefs.

4. Biographie : la consécration

  • Or, Lil se crée des ennemis avec les Caractères . En premier lieu, ceux qui sont visés par les portraits satiriques, en second lieu, les Modernes qu’il brocarde également.
  • En 1693, il est élu à l’Académie Française. (Pour lire le discours sur le site de l’Académie Française, cliquez ICI .)
  • Il meurt d’une crise d’apoplexie en 1696 . Une nouvelle édition des Caractères paraîtra à titre posthume.

Nous espérons que cette fiche biographique et bibliographique te sera utile. N’hésite pas à poster tes remarques et questions dans les commentaires en dessous. Merci de ta lecture!

– Analyse des Caractères

– Commentaire des Caractères 27 et 29 (livre 10, « du souverain ou de la république »)

– Gnathon (explication linéaire)

– Fiche sur le mouvement classique

– Les Caractères de La Bruyère (texte intégral + PDF)

– Fiche: Qu’est-ce qu’un caractère?

2 réflexions sur « la bruyère »

Une aide précieuse, merci.

Bonjour Carole, Merci de ce petit commentaire.

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La Bruyère: Virtue and Disinterestedness

This article was originally given as a paper to the Early Modern French Research Seminar in Cambridge in November 2011. I am grateful to Nicholas Hammond and Jenny Mander for inviting me to speak, and to the participants for their comments. I am grateful also to Joan DeJean for sharing her insights on the image and social reality of the seventeenth-century financier.

  • Article contents
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  • Supplementary Data

Michael Moriarty, La Bruyère: Virtue and Disinterestedness, French Studies , Volume 68, Issue 2, April 2014, Pages 164–179, https://doi.org/10.1093/fs/knt304

  • Permissions Icon Permissions

This article studies the notion of virtue put forward in La Bruyère's Les Caractères . La Bruyère upholds the Aristotelian notion (rejected by hard-line Augustinians of his own century) of virtue as doing good deeds for their own sake: he examines the relationship between virtue and motive, denying that virtue is present where the behaviour is subordinated to the pursuit of self-interest. The pursuit of glory, on the other hand, may be laudable if the means to that end involve acting for the common good rather than for selfish advantage. Particular stress is laid on doing good to other people, especially when this entails self-sacrifice. Friendship, too, is evaluated in respect of its freedom from self-interestedness. Disinterestedness is not simply a moral value, but a potential source of happiness and fulfilment, in that it liberates the individual from humiliating social dependence; it is also a social ideal, capable of regenerating society, by encouraging people to focus on using their talents for the good of the community rather than for seeking advancement through favour.

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La Bruyère, Caractères (V-X) : la comédie sociale

I. l'œil du moraliste : des portraits sans concession, une galerie de portraits individuels, un portrait d'ensemble de la société du xvii e  siècle, ii. un livre pour instruire et corriger, la mise en scène de la dualité des apparences, la présence du je, iii. de l'art de manier la langue : démonstration et traité implicite , variété et variation : le choix d'une esthétique proche de la conversation, le langage au cœur des réflexions, exemples pour la dissertation : les enjeux du parcours, – ridicule de patrice leconte, 1996.

– La Grande Belleza de Paolo Sorrentino, 2013

IV. Corpus : la comédie sociale

Mettre en scène le « théâtre du monde », le déplacement du regard, exemples pour l'oral : élargissements culturels, – la vérité de henri-georges clouzot, 1960.

– My Fair Lady de George Cukor, 1964

Quelques références sur la comédie sociale

– la règle du jeu de jean renoir, 1939.

– L'Homme de la rue de Frank Capra, 1941

– La Favorite de Yórgos Lánthimos, 2018

Dissertation sur les Caractères de la Bruyère

introduction dissertation la bruyere

Symbols: 2954

Sujet : Comment La Bruyère met-il en scène les caractères humains dans les “Caractères” ?

Introduction :

Dans les “Caractères”, ouvrage publié en 1688, La Bruyère s’attache à dépeindre avec ironie et finesse les travers et les ridicules des différents personnages qu’il croise dans la société de son temps. En s’appuyant sur des exemples précis et concrets, l’auteur parvient à dresser un portrait précis et vivant de ses contemporains, mettant en lumière leurs défauts, leurs qualités, leurs passions et leurs vices. C’est donc à travers cette galerie de personnages hauts en couleur que La Bruyère nous offre une réflexion profonde sur la nature humaine, sur les valeurs et les comportements qui structurent la vie en société.

Il est alors intéressant de s’interroger sur la manière dont La Bruyère met en scène ces personnages et sur les enjeux de cette représentation. Comment l’auteur parvient-il à donner vie à ses personnages ? Quelles sont les caractéristiques de ces personnages et comment sont-elles mises en valeur ? En quoi cette galerie de personnages constitue-t-elle une critique de la société de l’époque ? C’est sur ces questions que nous tenterons de répondre dans cette dissertation.

I. Les personnages de La Bruyère : une galerie de portraits

A. Des personnages fictifs et anonymes

La Bruyère utilise fréquemment des personnages fictifs et anonymes pour dénoncer les vices et les travers de la société de son temps. Ainsi, dans le chapitre intitulé “De l’hypocrisie”, il met en scène un personnage fictif qu’il appelle “l’hypocrite”, un individu qui feint la piété et la moralité alors qu’il est en réalité égoïste et intéressé. De manière similaire, dans le chapitre “De la vanité”, il décrit un personnage fictif qu’il appelle “le vaniteux”, un individu qui ne pense qu’à sa propre réputation et qui se donne en spectacle pour être admiré.

B. Des personnages réels

En plus de ces personnages fictifs, La Bruyère utilise également des personnages réels pour illustrer ses propos. Ainsi, dans le chapitre “De l’éloge”, il met en scène le célèbre philosophe grec Diogène, qui est présenté comme un modèle de sagesse et de simplicité. De manière similaire, dans le chapitre “De l’avarice”, il décrit l’histoire du philosophe Epicure, qui est présenté comme un exemple de gourmandise et de soif de possession.

C. Des personnages anonymes

Enfin, La Bruyère utilise également des personnages anonymes pour illustrer ses propos. Ainsi, dans le chapitre

II. La présentation des personnages de La Bruyère

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  1. Dissertation La Bruyère

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  3. La Bruyère

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  4. LA BRUYÈRE LES CARACTÈRES (introduction (auteur moraliste du XVIIe s.,…

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  5. Les Caractères de Jean de La Bruyère (Fiche de lecture)

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  6. Les caractères, La Bruyère

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  1. La meilleure INTRODUCTION d’une dissertation

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  4. Une INTRO de DISSERTATION PARFAITE !👌 #dissertation #plandissertation #etudiant #bacfrancais

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  6. La Bruyère , Les Caractères, Livre VIII , 74

COMMENTS

  1. Dissertation sur Les Caractères : exemple pour le bac

    Voici une dissertation sur Les Caractères (livre V à X) de La Bruyère (parcours au bac de français: La comédie sociale).. Important : Pour faciliter ta lecture, le plan de cette dissertation est apparent et le développement est présenté sous forme de liste à puces.N'oublie pas que le jour J, ton plan et ton développement doivent être intégralement rédigés.

  2. Fiche dissertation

    Fiche dissertation - les caractères de la bruyère. fiche bac Français. Matière. Français. 999+ Documents. Les étudiants ont partagé 5279 documents dans ce cours. ... Deux espaces qui font ressortir le vices des hommes. pour la bruyere la cour et la ville sont les lieux des changements perpétuelles rien n' est stable tout est toujour en ...

  3. Les Caractères, La Bruyère : fiche de lecture [BAC]

    Voici un résumé et une analyse des livres V à X des Caractères (1688) de Jean de la Bruyère, au programme du bac de français avec le parcours « La comédie sociale » . La Bruyère présente ses Caractères comme la simple continuation des Caractères de Théophraste, auteur grec du IVème siècle avant Jésus-Christ. Mais La Bruyère ...

  4. La Bruyère : Les Caractères (1688)

    Présentation. L es Caractères est recueil de portraits et de maximes de Jean de La Bruyère, publié en 1688 sous le titre complet Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle. La Bruyère a travaillé pendant 17 ans avant de publier ce recueil de 420 remarques, sous forme de maximes, de réflexions et de portraits, présenté comme une simple continuation des Caractères du philosophe grec ...

  5. Les caractères la bruyère

    1. Les Caractères de La Bruyère, analyse d'une forme moraliste. L'oeuvre se compose de maximes et de portraits. A. Des maximes. Ainsi, cette forme concise et frappante, utilisée avec une grande maîtrise par La Rochefoucauld est également employée par La Bruyère dans Les Caractères.; B. Des portraits. Mais La Bruyère montre de grands talents d'observation.

  6. Fiche Dissertation (contexte et exemples) Les Caractères de la Bruyère

    Révision dissertation: Jean de La Bruyère est l'auteur d'une œuvre unique, Les caractères. Fiche d'analyse linéaire : Les Caractères de la Bruyère. La Bruyère a écrit dans la préface des Caractères : Je rends au public ce qu'il m'a prêté : j'ai emprunté de lui la matière de cet ouvrage; il est juste que, l'ayant achevé avec ...

  7. La Bruyère, spectateur de la société de son temps

    Conclusion. [Synthèse] Dans Les Caractères, La Bruyère est un spectateur de la société de son temps, à la fois objectif et engagé. [Ouverture] À ce titre, il annonce les philosophes du xviiie siècle. S'il n'est pas un contestataire, il oriente la réflexion vers des raisonnements qui le deviendront.

  8. Disserter sur une oeuvre intégrale, La Bruyère, Les Caractères. Sujets

    Votre réflexion prendra appui sur l'œuvre de La Bruyère au programme, sur le travail mené dans le cadre du parcours associé et sur votre culture littéraire. Sujet 4. « Tout est dit et on vient trop tard depuis plus de 7 000 ans qu'il y a des hommes et qui pensent », disait La Bruyère dans Les Caractères, publié en 1688.

  9. Dissertation : les sujets possibles, Mediaclasse : ️ La Bruyère : 5

    Les Caractères La Bruyère 5 sujets de dissertation possibles au bac de français Ces 5 sujets sur Les Caractères de La Bruyère sont liés au thème du parcours : « la comédie sociale. Sujet 1 Le premier sujet, pour interroger l'intitulé du parcours lui-même, qui emprunte son vocabulaire au genre théâtral.

  10. Les Caractères

    Introduction. La Bruyère a beaucoup observé les seigneurs du 17ème siècle. Il a été témoin de cette « comédie humaine ». Ces observations vont aider à l'écriture des Les Caractères publiés en 1688. Les Caractères sont la revanche du talent et de l'intelligence sur la naissance et la fortune. Au fur et à mesure que les ...

  11. Dissertation la bruyere

    Dissertation sur Les Caractères de La Bruyère au programme du Bac de Français. Sujet : « Je rends au public ce qu'il m'a prêté ; j'ai emprunté de lui la matière ... Dissertation la bruyere. Matière: Français. 999+ Documents. Les étudiants ont partagé 5149 documents dans ce cours. Diplôme • Classe: Bac Général • Première ...

  12. Les caractères (La Bruyère), cours de 1ere

    Faisons connaissance. SchoolMouv ® te propose ce cours sur l'oeuvre de La Bruyère, Les caractères (1ere - Français) pour TOUT comprendre avec ️ fiche de révision ️ vidéo. Idéal pour te préparer au Bac de français avec cette oeuvre au programme !

  13. Les Caractères de La Bruyère

    Je suis disponible pour donner des cours particuliers de français à distance pour les lycéens (préparation au bac de français). Pour plus d'informations, vou...

  14. 2 A Face for Distraction / La Bruyère

    Abstract. This chapter examines the thoughts of Jean de La Bruyère on the concept of distraction. It offers an ontological and political interpretation of La Bruyère's le distrait and suggests that le distrait inadvertently reflects the conditions under which the concept of distraction might become thinkable. It explains that La Bruyère's distracted one described in his Les Caractères ...

  15. la bruyère

    la bruyère. 6 septembre 2021 Commentaire et dissertation 2 commentaires. La Bruyère. Jean de La Bruyère est l'auteur des Caractères. C'est un auteur classique, du XVIIème siècle. Nous nous proposons dans une brève fiche de revenir sur sa vie et sur son oeuvre. 1. La jeunesse.

  16. Jean de La Bruyère

    Jean de La Bruyère (born August 1645, Paris, France—died May 10/11, 1696, Versailles) was a French satiric moralist who is best known for one work, Les Caractères de Théophraste traduits du grec avec Les Caractères ou les moeurs de ce siècle (1688; The Characters, or the Manners of the Age, with The Characters of Theophrastus), which is considered to be one of the masterpieces of French ...

  17. Dissertation La Bruyère

    Dissertation La Bruyère, Les Caractères. Le XVIIème siècle voit l'essor de figures d'écrivains moralistes. La morale, autour de laquelle s'organise un bon nombre de productions littéraires, repose sur un ensemble d'idées abstraites, conditionnées par un contexte et visant à établir des codes de bonne conduite.

  18. Les Caractères de La Bruyère : exemple de dissertation pour la Bac de

    Exemple sur un vrai sujet de dissertation pour le baccalauréat de français. Oeuvre : Les Caractères de la Bruyère Sujet : Peindre les hommes est-ce toujours ...

  19. Dissertation : Les Caractères de La Bruyère

    Comment analyser et rédiger une dissertation sur les Caractères de La Bruyère, l'oeuvre satirique du XVIIe siècle ? Découvrez dans cette vidéo les conseils et les exemples d'un professeur de ...

  20. La Bruyère: Virtue and Disinterestedness

    Abstract. This article studies the notion of virtue put forward in La Bruyère's Les Caractères.La Bruyère upholds the Aristotelian notion (rejected by hard-line Augustinians of his own century) of virtue as doing good deeds for their own sake: he examines the relationship between virtue and motive, denying that virtue is present where the behaviour is subordinated to the pursuit of self ...

  21. La Bruyère, Caractères (V-X) : la comédie sociale

    En 1665 paraissent les Maximes de La Rochefoucauld et, en 1670, les Pensées de Pascal. C'est dans cette veine de réflexions brèves, variées et souvent satiriques que s'inscrit La Bruyère lorsqu'il entreprend le projet des Caractères, cette même année 1670 si l'on en croit le témoignage de l'avocat Brillon, son contemporain.La rédaction et la publication des Caractères s'échelonnent ...

  22. Dissertation sur les Caractères de la Bruyère

    C'est sur ces questions que nous tenterons de répondre dans cette dissertation. I. Les personnages de La Bruyère : une galerie de portraits. A. Des personnages fictifs et anonymes. La Bruyère utilise fréquemment des personnages fictifs et anonymes pour dénoncer les vices et les travers de la société de son temps.

  23. La Bruyère : dissertation méthode

    Reprise de la méthode de la dissertation sur oeuvre à partir d'un sujet sur La Bruyère Les Caractères chapitres V à 10 BAC Général.